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ZEBRES : HAUT-POTENTIEL, TDAH, HYPERSENSIBLE et ASPERGER

et violences psychologiques associées

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Quand déjà le terme dérange

Précoce, zèbre, multi-potentiel, aspies ou même philo-cognitif … des termes souvent galvaudés, tout comme le superlatif communément associé "hypersensible". Pourtant, bien qu'on les croise un peu partout, ils cachent trop fréquemment une méconnaissance des particularités qu'ils évoquent.

C'en est devenu un phénomène de mode : annoncer comme on ferait son coming-out "JE SUIS HAUT POTENTIEL", "JE SUIS ZEBRE" ... Affirmer qu'on en côtoie, à défaut d'en être, est désormais tendance. Prétendre les comprendre, à la fois décalé et terriblement moderne.

Sauf qu'avec cela, on en oublierait presque le chemin, souvent chaotique, de ces personnalités atypiques qui, bien souvent dérangent. Cela parfois jusqu'à leur propre famille et les professionnels, qui refusent, eux, de se remettre en question.

Haut  Potentiel : surdoué en souffrance ?

J'entends régulièrement dans mon cabinet des expressions telles que "Mes amis doivent trouver que je suis à l’ouest", "Je dois être taré",  "Vous devez vous dire que je suis bizarre"… Pourquoi ces personnes brillantes sont-elles si souvent taxées de "malades"  et finissent par le croire elles-mêmes ? La souffrance et les difficultés rencontrées par les hauts-potentiels n’a rien à voir systématiquement  avec une pathologie : leurs émotions sont « juste » inhabituelles, tout comme leur façon de les exprimer. Leurs pensées vont à l’extrême. Leur manière de parler est volontiers plus métaphorique, mais aussi plus grossière qu'à l'ordinaire. Cela peut être perturbant pour qui n'y est pas habitué. Pour ces raisons notamment, je me concentre sur le "fond" sans me laisser perturber par la forme pour tenter de décrypter leur maillage mental qui les rend si profonds. Il me faut pour cela obtenir leur code d'accès; et si je dois généralement passer par une phase durant laquelle ils me testent, celle-ci traduit avant tout leur important besoin de validation.

Accompagner et décrypter ces HP est forcément particulier. Pour cela, être intelligent n'est pas suffisant : en tout premier lieu, il importe d'être cohérent. Et bienveillant… Oui, LA BIENVEILLANCE, ce concept aussi commun dans la littérature que délicat à saisir, est - il est toujours bon de le rappeler - nécessaire à l’alliance thérapeutique

La question du bilan

J’accompagne des personnes bilantées ou non. Je m’intéresse plus particulièrement aux différentes phases d’intégration de leur atypie et comment elles les vivent : ce qu’elles en pensent (vraiment), ce qu’elles ressentent (vraiment), ce qu’elles font (vraiment) dans leur situation problématique avec « ça ».

Pour certaines, le besoin de passer des tests devient une évidence. Je les oriente alors vers des professionnels spécialistes : (neuro)psychologues, (neuro)psychiatres.

Lors d'une séance, il m'est venu ce terme , à la fois plein d'humour et d'affection :"les bourriques".

Alors qu'un client était sur le point de passer la WAIS (Wechsler Adult Intelligence Scale), et craignant que celle-ci ne lui révèle rien, il m'a alors demandé :

"Mais si je ne suis pas HP, ou zèbre, je suis quoi moi ?".

Je lui ai  alors très spontanément répondu: " Une bourrique ?!"

Passés les rires, j'ai immédiatement trouvé que cette métaphore illustrait joliment ces personnes qui, comme lui, se reconnaissent dans les rayures sans toutefois coller parfaitement à "l'étiquette" HP.

 

En effet, bien qu'elle soit aujourd'hui l'outil qu'on utilise pour détecter un éventuel Haut-Potentiel, la WAIS est un ensemble de tests normés qui ignorent parfois les subtilités de l'individu. Elle peut de ce fait passer à côté de certains profils : bien qu'elle permette de révéler des profils hétérogènes, la WAIS seule ne suffira pas à mettre en évidence un éventuel TDA/H. Ce trouble étant notoirement plus difficile à déceler, voire à admettre, quand il s'agit de personnes adultes.

Pour ma part, j'accompagne aussi bien ces "bourriques" que les zèbres

Les "étiquettes" : structurantes ou enfermantes ?

Quitte à décevoir de nombreuses personnes en quête d’élite ou d'originalité, je pars en premier lieu du principe selon lequel zèbres et bourriques sont avant tout des personnes ordinaires.

 

Si ! Je base d'ailleurs ma pratique sur cette affirmation, pour créer une première disruption lors de l’accompagnement de ces personnes. Il ne peut être question pour elles de tout ramener à leur atypie, sans quoi elles risquent d'être bloquées, comme enfermées dans leur "étiquette".

Cela ne signifie pas que je nie celle-ci, ni que je n’en tiens pas (particulièrement) compte. Cela signifie que sortir d’une sur-attribution à l’étiquette - ou aux étiquettes en ce qui concerne les HP avec un Trouble du Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDA/H) et/ou un syndrome d'Asperger - des problématiques rencontrées, représente un début de commencement de réponse.

Des traits de personnalité qui les rendent plus vulnérables

Les zèbres partagent entre eux bien des traits, dont ils n'ont toutefois pas l'exclusivité. La naïveté en fait partie. Et si, au sens strict du terme elle est une qualité définie par la "Simplicité, grâce naturelle empreinte de confiance et de sincérité" (Le Robert), elle les expose particulièrement aux relations toxiques.

Leur sincérité les empêche parfois de détecter les personnes peu scrupuleuses, manipulatrices, voire perverses, qui n'hésitent pas à profiter de ce qui, dès lors, devient une fragilité.

On pense naturellement à la sphère privée, aux amitiés déséquilibrées, aux relations amoureuses destructrices. On en oublie parfois, à tort, que dans la sphère professionnelle également, "les zèbres attirent les monstres".

La malveillance, la méchanceté gratuite, la fausseté ne font pas partie de leurs valeurs. Leur souci de cohérence, leur besoin de justice, font parfois obstacle à leur discernement. Avant d'admettre qu'ils sont victimes de l'autre, ils passent par une multitude de remises en questions de leur propre fonctionnement.

A cela s'ajoute bien souvent un effet pervers supplémentaire: celui de l'incompréhension, parfois de l'incrédulité et du scepticisme de leurs proches. Car il peut être difficilement concevable, pour qui n'y est pas sensibilisé, que des êtres aussi brillants, pourtant dotés de capacités d'analyse hors normes, puissent réellement être victimes de manipulation.

Cela conduit parfois ces derniers à accepter l'inacceptable et à reconsidérer leurs valeurs profondes, pensant finalement qu'ils n'ont "que ce qu'ils méritent". Ils prennent par conséquent plus difficilement conscience des violences psychologiques ou du harcèlement dont ils sont l'objet, ou même du burn-out qu'ils subissent.

Les accompagner consiste pour moi à les aider à détecter puis à rompre avec ces schémas et scénarios dysfonctionnants. Je les accueille dans leur statut de victime, pour les amener à l'identifier, à l'intégrer et surtout à le dépasser.

Des zèbres qui vont bien : c’est possible !

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